Herr Christ, du unser Gott

Commentaires extrait de la revue Caecilia 4/1998 - Le supplément musical :

Le chant du Strassburger Gesangbuch de 1629 est tiré du "Hortulus animae" traduit en langue allemande par Sébastien Brant, syndic de la ville de Strasbourg et poète, et publié par ses soins en 1501 avec le texte "Christ, der du bist Licht und Tag" (Christ, toi qui es lumière et jour). En 1539, ce cantique est classé parmi les "von den Alten gemacht" (composés par les anciens) dans le Schumann'schen Gesangbuch. Leisentritt le reprend dans son recueil en 1567. On comprend pourquoi notre collaborateur G. Timmer a tenu à réactualiser cette vénérable mélodie strasbourgeoise en la dotant d'un nouveau texte en 1972. La mélodie en mode de La (baissé d'un ton, ce qui explique la présence du Sib) n'utilise que cinq sons (pentacorde) du Sol au Ré en évitant le Fa (sous-tonique) et la sixte Mi(b). On ne s'étonnera donc pas de l'harmonie d'après Schein qui respecte parfaitement le caractère modal de cette mélodie.

Le texte comprend quatre strophes très intéressantes par leur contenu théologique. Après avoir chanté le Christ libérateur et pacificateur (strophe 1), l'auteur reprend le thème original de la lumière et de la grâce qui aide et encourage (strophe 2). La misère et la souffrance de la vie quotidienne trouvent leur remède dans l'amour qui rend notre cœur compréhensif (strophe 3). La parole de Dieu nous pousse à la solidarité et à l'amour du prochain qui doit aller jusqu'au partage du pain quotidien, signe évident du rassemblement eucharistique dont le vrai croyant ne saurait se passer. A notre connaissance, ce merveilleux cantique au n° 773 de notre recueil diocésain "Louange à Dieu" n'a pas eu le succès mérité. Il a même été tout simplement ignoré. Peut-être les directeurs et organistes sauront faire apprécier la qualité de ce cantique et lui redonner droit de cité dans nos célébrations.