Sicut cervus
Motet ; Renaissance ; Communion ; Veillée pascale ; Baptême
Commentaires extrait de la revue Caecilia 2/2007 - Le supplément musical :
Texte
Ce début du Psaume 41 est plein de sens. On peut cependant se demander si l’image du ”cerf altéré” parle spontanément à nos contemporains. Certes, elle a un long passé littéraire et pictural, mais elle ne nous est pas familière. La reprise du verbe ”desiderare” dans le texte latin est particulièrement intéressante.
Ce verbe a donné en français le mot ”désirer” : celui qui désire est ”en manque” ; l’adjectif ”altéré” que donne la traduction n’a pas ce sens fort. Sommes-nous des êtres en manque de Dieu ? Notre désir de Lui est-il si profond qu’il nous fait coller la langue au palais et nous met en recherche de la source comme un animal assoiffé ?
L’homme qui désire est sans cesse en amorce de mouvement, en devenir, en attente fervente de l’Autre, en quête de Dieu.
Musique
On prendra Sicut cervus plutôt à 2 qu'à 4. Le rythme sera allant et traduira - au moins un peu - la quête joyeuse du cerf psalmique qui désire l'eau vive du salut. Comme toujours, pour ce style de musique, les phrases s'enchevêtrent et se croisent : chaque pupitre aura le soin de servir le texte par la musique et de penser sa partie de manière plus linéaire (contrapuntique) que verticale (harmonique). Les entrées fuguées du début, puis les différentes et nombreuses autres entrées, demandent une précision d'attaque que garantira une direction claire et sobre. Il faudra travailler son souffle afin de ne pas faire de césures maladroites dans l'expression "ad fontes aquarum", aquarum étant le complément du nom fontes. Enfin, le do # de la mesure 27, seul élément de modulation de la pièce, sera traité comme il convient : avec égard et justesse !
Fiche technique
- Compositeur
- Palestrina, Giovanni Pierluigi
- Formation vocale
- SATB
- Nombre de pages
- 4